lundi 20 mai 2013

17/05/13 - 20/05/13 - las pampas















apres avoir negocié un prix d´ami entre communautés indigènes, je saute dans un 4x4 et regarde l´horizon baisser, baisser, baisser alors que la jungle disparaît. en arrivant je laisse mon sac dans la chambre (une chambre juste pour moi! un lit avec un matelas! des toilettes avec une chasse deau! comme cest étrange) et fait quelques mètres dehors jusqu´au bord de l´eau, ou je fais connaissance avec des dauphins roses qui émettent un profond soupir en remontant chercher de l´air a la surface. en route, j ´avais vu mon premier paresseux, par la suite j´ai l´impression d´avoir observé tous les animaux de la création, la famille entière des hérons avec ses cousins, ancêtres et fils bâtards oubliés, des capybaras et des caïmans prenant le soleil côte a côte("ils sont très amis, le caïman bouffe seulement les petits de la capybara"), des étranges oiseaux punks datant de l´ère préhistorique et des vautours, des cormorans, des vaches indiennes. tout ca cohabite dans une vegetation genereuse, sectionnée et doublée par le miroir noir de l´eau. gravé a jamais dans mes os, il y a le moment sans photos, celui oú jai sauté par-dessus bord pour aller jouer avec les dauphins.  la surface opaque cache leur silhouette jusqu´au dernier moment, mais leur long museau depasse pour attraper la balle et me faire des passes, et je sens une peau lisse frôler la mienne de temps a autre, me faisant sursauter a chaque fois et crier de soulagement que ca ne soit pas un caïman. une autre rencontre surprenante fut celle des singes : les petits jaunes a la curiosite si humaine, qui apres nous avoir observé depuis leur branche sautent soudainement dans la barque. l´un d´entre eux se perche un instant sur mon épaule pour me renifler de plus près. plus tard c´est l´affrontement des primates : sous un arbre de singes hurleurs, les cris de défi retentissent des branches et de notre barque, on pousse le volume jusqua pouvoir entendre le pouvoir de la voix du mâle, qui s´entend jusqu´a un kilometre plus loin. on nous raconte le tourisme ecologique par rapport au tourisme daventure. oú la pratique courante était d´attraper caïmans et anacondas au lasso, les immobiliser avec laide des touristes pour que chacun puisse prendre sa photo assis sur la bête. le temps de pêcher un pirahna minuscule et de garder ses dents comme trophée, de passer quelques heures a chercher des anacondas invisibles et d´entendre des histoires incroyables du jaguar qui mange la queue du caïman ou du guide touristique qui mord la queue de l´anaconda, et deja il faut repartir. quand je rentre je réussis a ne pas me sectionner une phalange a la machette en coupant du cacao, et je prépare avec les gamins des danses pour la fête des mères. déjà mon temps dans la jungle touche a sa fin, déjà je constate en essayant de la raconter a d´autres touristes que ce n´est pas qu ´une série d´anecdote, c´est un lieu comme ses habitants, qui s´imbibe dans l`âme avec le temps, et laisse une sensation difficile de définir plutôt que des souvenirs.

despuès de haber regateado un precio de amigo entre communidades indigenas, ya estoy volando en una camioneta y mirando el horizonte bajar, bajar, bajar mientras desaparece la selva. al llegar dejo mi mochila en la habitación (¡una habitación para mi! ¡una cama con un colchón! ¡baños con agua corriente! que raro) y camino unos metros hasta el agua, donde encuentro delfines rosas que dejan escapar un profundo suspiro al subir a tomar aire. en el camino había visto a mi primer perezoso, después es como si hubiera observado a todos los animales de la creación, la familia entera de garzas con sus primos, ancestros y hijos bastardos olvidados, capybaras y caïmanes tomando el sol juntos ("son muy amigos, el caïman solo se come a las crías de la capibara"), raros aves punks de la edad prehistórica y guitres, cormoranes, vacas indianas. todos conviven en una vegetation generosa, partida en dos y doblada por el espejo negro del agua. el momento que se queda grabado en mis huesos es el momento en que me tiré por la borda para ir a jugar con los delfines. la textura opaca esconde su silueta hasta el último momento, pero su larga nariz sale para coger la pelote y pasarmela de nuevo. siento una piel lisa tocar la mía de vez en cuando, dándome escalofríos y gritar de alivio que no fuera un caïman. un otro encuentro lleno de sorpresas : los monos. los chiquitos amarillos tienen una curiosidad muy humana, nos miran desde su rama y de repente saltan todos al dentro del barco, uno va hasta sentarse un momento en mi hombro para olerme de mas cerca. mas tarde viene la pelea de los primates : bajo un árbol de monos aulladores, gritos de desafío suenan desde las ramas y desde nuestro barco, vamos aumentando el volumen hasta poder sentir el poder de la voz del macho, que se puede oír a un kilómetro. nos cuentan el turismo ecológico con respeto al turismo de aventura, donde se solía coger caïmanes y anacondas con laso y  agarrarles con la ayuda de los turistas hasta que cada uno pueda sacar su foto, sentado encima de la bestía. me queda solo el tiempo de pescar una piraña chiquitita y guardar sus dientes como trofeo y oír las historias increíbles del jaguar que se come la cola del caïman, o del guía que se come la cola del anaconda, y ya hay que regresar. al volver logro no quitarme un dedo con el machete al abrir el cacao, y voy preparando con los chiquillos bailes para el día de la madre. mi tiempo en la selva ya llega a su conclusión, ya me doy cuenta al intentar contarla a otros turistas que no es solo una serie de anécdotas  es un lugar como sus habitantes, que empapa el alma con el tiempo, y deja una sensación mas bien que memorias.

jeudi 2 mai 2013

24/04/13 - llego a la selva




je choisis un moment épique pour arriver au lieu de mon volontariat a Rurrenabaque : pendant que je suis encore sur le continent a prendre le petit déjeuner avec une jeune anglaise, un des deux organisateurs a un accident grave et se sectionne le muscle du bras avec une scie. après avoir échappé a la faucheuse par un cheveu, il est envoyé a la paz en avion. je debarque donc sur lancienne plantation de fruits  pour rencontrer sa compagne dans un etat second, qui apres quelques jours mannonce que je ne peux pas rester sur leur terrain pour des questions dassurance et de securite. je refais mon sac et pars pour la communaute indigene oú je donne des cours danglais, pour voir si il peuvent maccueillir.
llego a un momento épico al lugar de mi voluntariado en Rurre : mientras estoy desayunando en el otro lado del río con una joven inglesa, uno de los dos encargados del proyecto se corta el brazo con una sierra electrica. despuès de escapar a la muerte por milagro le mandan a la paz en avión. llego en una antigua plantación de fruta a encontrar su novia, que está algo traumatizada, y que después de unos días me dice que no me puedo quedar mas por motivos de seguridad. armo de nuevo la mochila y  voy a donde la communidad indigena donde doy cursos de inglès, a ver si me pueden hospedar.










j´arrive ici, et je pense a nouveau a cet uruguayen avec qui nous rêvions d´un lien oú vivre pieds nus. cet endroit je l´ai enfin trouvé, une fois intégrées les regles simples de la hierarquie de la jungle : par exemple, il faut toujours céder le passage aux fourmis, des plus minuscules aux bunas de presque 6cm, dont la morsure provoque une douleur presque aussi intense que celle provoquée par un serpent. les touristes viennent ici pour ce qu´ils appellent le silence, mais le meilleur est qu´á l´oreille, on peut deviner l´heure. les instruments de chaque minute sont les radios avec leurs chansons sentimentales, messages du maire et annonces de funerailles, les coqs qui chantent o miracle juste avant laurore comme le prétend la légende,  les insectes de jour et de nuit, les poulets qui se battent et fuient les cochons, le ronronnement des générateurs lorsqu´arrive la nuit, les chauve-souris se cognant contre les murs, les oiseaux et les chiens, les moteurs des bateaux sur le fleuve, le chant de la machette, le crépitement du feu aux heures de repas et les cris des enfants. quand jarrive ce sont mes élèves qui me prennent par la main et me montrent chaque plante, chaque fruit du village entier, me faisant repeter des noms que joublie immédiatement et leurs propriétés médicinales. dans la salle de classe, ce sont des enfants  comme les autres, écoutants enchantés ce que leur dit cette étrange gringa qui vient daterrir dans leur existence, et oubliant tout dès que sonne la cloche de fin de cours. avec bonne humeur et patience nous cohabitons bien, nous aprenons a nous connaître. quand je vais me baigner avec eux dans les rivières ils ont la tête pleine de contes de serpents a sept têtes qui vit au fond du fleuve beni, mélangeant ce qu´ils ont vu aux infos avec ce qu´ils ont vécu hier ("un avion est tombé ici! une aile a failli détruire l´école!") et éxagérant beaucoup la taille des tigres. quand la nuit tombe a six heures, il faut sortir les lampes torches pour circuler : j´ai passé une journée avec un gamin jouant à crier " un serpent!", cette nuit-là on a bien failli mettre le pied sur une vipère. l´obscurité paraît les impressioner beaucoup, aux adultes aussi, quand ils apprennent que je vais passer quelques nuits seule dans une maison, tous me demandent si j´ai peur sans qu´un seul puisse me dire de quoi. de nuit se racontent des histoires d´anacondas géants qui sortent dans le fleuve a deux heures du matin, d´animaux mythiques, mi-oiseau mi-squelette, et de tombes très anciennes sur la plage, qui laissent échapper quelques ossements et plats de terre cuite lorsque montent les eaux en saison des pluies.
llegando acá, pienso de nuevo en un uruguayo con quién soñamos en un lugar donde podríamos vivir descalzos. este lugar ya lo encontré, una vez que se aprende las reglas simples de hierarquía de la selva : por ejemplo, siempre se deja pasar a las hormigas, de las minúsculas hasta las bunas de unos 6cm, que provocan un dolor casi tan fuerte como las serpientes. los turistas vienen acá por lo que ellos llaman el silencio, pero lo mejor es que con el oído solo se puede adivinar la hora del día. los instrumentos de cada minuto son las radios con canciones sentimentales, mensajes del alcalde  y anuncios de funerarios, los gallos que por primera vez en mi vida oigo gritar antes del amanecer como lo que deberían siempre, los insectos de día y de noche, las gallinas peleando y huyendo de los chanchos, el ronco de los generadores de electricidad de noche, los murciélagos chocando contra las paredes, los pájaros y los perros ladrando, los motores de barcos en el río, el ruido del machete, el susurro del fuego a horas de comer y los gritos de los niños.  cuando llego son mis alumnos que me cogen por la mano y me muestran cada planta, cada fruta de todo su pueblo, haciéndome repetir nombres que olvido enseguida y sus propriedades medicinales. en la clase los niños son como todos los demás, escuchando encantados la gringa rara que acaba de aparecer en su vida, y olvidando todo después de que toquen la campana. con buen humor y paciencia cohabitamos bien, conociéndonos mejor. cuando voy a bañarme con ellos en los ríos tienen la cabeza llena de cuentos de serpientes con siete cabezas viviendo en el río, mezclando lo que vieron en las noticias con lo que vivieron ayer ("se cayó un avión acá mismo! un trozo de ala casi destruyo la escuela!") y exagerando de mucho el tamaño de los tigres. cuando anochece a las seis de la tarde, hay que sacar linternas para caminar : pasamos un día jugando en un arroyo con un niño jugando a gritar "una serpienteee!", de noche casi pisamos una de verdad. la oscuridad parece darles mucho miedo, a los adultos igual, y cuando aprenden que me voy a quedar en una casa solita un par de noches, todos me preguntan si tengo miedo, sin poder decirme de qué. de noche se cuentan historias de anacondas gigantes que salen al río a las dos de la mañana, de animales míticos medio pájaro medio esqueleto y de tumbas ancianas en la playa que dejan escapar a unos huesos y platos de tierra cuando suben las aguas.
















la communauté quittent ses chaumières pour descendre en barque au marché, à vendre des papayes, bananes, yuca, oranges cacao, pain de riz et poissons... les gens me demandent beaucoup quels fruits et légumes il y a dans mon pays. je suis les autres dans le cycle d´aller chercher le cacao, le faire sécher trois jours et lamener jusquen ville. je les écoute parler de leur capacité a porter un quintal sur le dos, mais que deux quintals cest vraiment lourd. je me rends soudainement compte que je pèse a peine plus d`un quintal. mes mains se font plus dures avec le travail de la machette.
la comunidad sale de sus hogares para bajar en barco al mercado a vender papaya, plátano  yuca  naranjas, cacao, pan de arroz, pescado ...  la gente me pregunta mucho qué tipo de fruta y verdura hay en mi país. sigo los demás en el ciclo de ir a recoger el cacao, hacerle secar durante tres días y llevárselo hasta la ciudad. les escucho hablar de su habilidad a llevarse un quintal en la espalda, pero que dos quintales sí que son mucho. pienso de repente que ahorita, yo peso poco mas que un quintal. mis manos se ponen mas duros con el contacto con el machete.







la vie dans le village est un quotidien de femmes. les hommes travaillent en ville et rentrent seulement de nuit ou en fin de semaine. je pense a l´épifanie vécue par jack kerouak en arrivant a la jungle mexicaine, a l´envoûtement que lui avaient inspiré la beauté particulière des indigènes. je me sens tout aussi fascinée par les corps trapus et musclés et sourires dorés des femmes toujours au travail, du champ au four, qui sèment et récoltent et élèvent les gosses. la vingtaine de membres de la communaute se réunit pour prendre les décisions importantes ensembles, comme celles de oú je vais dormir pendant ce mois, si il faut acheter un sèche-chocolat commun pour le village et que faire pour la grande fête des 50 ans de la communauté. la notion de partage est appliquée ici a la lettre, comme dans le conte biblique : deux hommes chassent un cochon sauvage ensemble, ils le coupent en deux au milieu et s´embarquent chacun une moitié, me menant a contempler cette tête et ses deux pattes avant flottant dans une cuve dans la cuisine. l´obsession de "la mer qui fut la nôtre" arrive jusqu´au béni, si loin de l´océan : les enfants doivent chanter un hymne a la mer chaque matin, on m´explique que si la bolivie avait un littoral, la bolivie serait riche. a part cette pointe dagressivité sur un sujet délicat, les habitants de la jungle sont adorable, m´amenant jusque dans leurs familles et dévorant avec appétit mes crêpes.
la vida en el pueblo es un cotidiano de mujeres, los hombres trabajan en la ciudad y regresan solo la noche o el fin de semana. pienso en la epifanía que había vivido jack kerouak al llegar a la selva mejicana, a cuanto había sido impresionado por la hermosura de los indígenas. a mí igual me fascinan los cuerpos bajos y  musculosos y sonrisas de oro de las mujeres que van siempre trabajando, del chaco al horno, cosechando y recogiendo y criando. los 20 miembros de la comunidad se reúnen para tomar decisiones importantes juntos, como la de donde voy a dormir yo, si van a comprar un secador común para el cacao o que hacer para la fiesta de los 50 años de la comunidad. la noción de compartir esta aplicada de manera bíblica : dos hombres casaron un chancho de monte juntos, le parten en dos por la mitad y se lo llevan, dejándome contemplar esta cabeza y sus dos patas flotando en un bañador en la cocina. la obsesión del "mar que fue nuestro" llega hasta el beni, tan lejos de océano : los niños tienen que cantar el himno al mar cada mañana, me explican que si bolivia tuviera acceso al litoral, estuvieron todos ricos. aparte por un toque de agresividad en este tema tan delicado, la gente de la selva es un amor, llevándome a sus familias y comiendo con mucho gustos mis crêpes de francia.